La chanson du limaçon.
Publié le 9 juillet 2025
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Dans les sentes obscures je glisse sous les yeuses
Où le sanglot précieux de ma bave coriace
Sur le sable répand les parfums de ma trace.
Mon corps entortillé aux feuilles si soyeuses
Serpente en un méandre de désirs et d'odeurs.
La nature m'a doué de patientes ardeurs !
Cherchant au creux du val senteurs de limaçon,
Je sombre sous la feuille courbée en un frisson
Qui tendue, délicate, tel un puissant ressort,
Me soulève et m'emporte en un frêle équipage
Et je flotte dans l'air comme un oiseau qui nage.
Mon corps ne comprend pas l'ossature des corps...
Je vois autour de moi les fourmis météores,
Les insectes qui fusent, les élytres, les ors
Des scarabées furieux, entêtés et retors.
Le vent qui siffle et sème en susurrant les spores
Secoue mon habitacle où, Sphinx spiralé, dort
Mon être susceptible, si souple, qui se tord.
Je suis le temps qui passe et s'emplit de langueur,
La silhouette sensuelle suçant les sucs subtils,
La substance suintant au seuil spongieux des souches...
Le lourd cheminement de mes cousins reptiles,
Le lent caméléon qui se repaît de mouches,
Sont trop vifs à mes yeux, pour qui rien n'est longueur!
Lors mes sens somnolents, par la sieste éternelle
Sont vaincus sur le champ et lui rendent les armes;
Et s'insinue le songe de secrètes délices
Sous la caresse lisse du soleil au solstice:
Ce sont sécrétions dans un sillon de larmes;
Et tout devient désert, qui ne me parle d'Elle !
Les senteurs d'une source sonore de désirs
Réveillent en mon cœur les attraits des plaisirs.
Suivant toutes les nuits les feux de la Grande Ourse
Quand les siècles s'essoufflent aux lenteurs de ma course
Je rejoins au sabbat la limace oublieuse...
La jouissance nous scelle en masse sinueuse!
Emplissant tout l'espace et l'été qui s'étonne,
En ballets silencieux s'accomplissent mes noces.
Oh salive d'argent sur l'or rouge de l'automne!
Et mes glissés brillants sont les larmes d'Eros...
Où le sanglot précieux de ma bave coriace
Sur le sable répand les parfums de ma trace.
Mon corps entortillé aux feuilles si soyeuses
Serpente en un méandre de désirs et d'odeurs.
La nature m'a doué de patientes ardeurs !
Cherchant au creux du val senteurs de limaçon,
Je sombre sous la feuille courbée en un frisson
Qui tendue, délicate, tel un puissant ressort,
Me soulève et m'emporte en un frêle équipage
Et je flotte dans l'air comme un oiseau qui nage.
Mon corps ne comprend pas l'ossature des corps...
Je vois autour de moi les fourmis météores,
Les insectes qui fusent, les élytres, les ors
Des scarabées furieux, entêtés et retors.
Le vent qui siffle et sème en susurrant les spores
Secoue mon habitacle où, Sphinx spiralé, dort
Mon être susceptible, si souple, qui se tord.
Je suis le temps qui passe et s'emplit de langueur,
La silhouette sensuelle suçant les sucs subtils,
La substance suintant au seuil spongieux des souches...
Le lourd cheminement de mes cousins reptiles,
Le lent caméléon qui se repaît de mouches,
Sont trop vifs à mes yeux, pour qui rien n'est longueur!
Lors mes sens somnolents, par la sieste éternelle
Sont vaincus sur le champ et lui rendent les armes;
Et s'insinue le songe de secrètes délices
Sous la caresse lisse du soleil au solstice:
Ce sont sécrétions dans un sillon de larmes;
Et tout devient désert, qui ne me parle d'Elle !
Les senteurs d'une source sonore de désirs
Réveillent en mon cœur les attraits des plaisirs.
Suivant toutes les nuits les feux de la Grande Ourse
Quand les siècles s'essoufflent aux lenteurs de ma course
Je rejoins au sabbat la limace oublieuse...
La jouissance nous scelle en masse sinueuse!
Emplissant tout l'espace et l'été qui s'étonne,
En ballets silencieux s'accomplissent mes noces.
Oh salive d'argent sur l'or rouge de l'automne!
Et mes glissés brillants sont les larmes d'Eros...