Les dunes de la sérénité

Ecrit par l'Ordissinaute Colette Schaefer

J'ai marché au rivage d'écume
Dans le ressac incessant de mon cœur,
Le sanglot bleu des embruns,
Le fracas indicible de mon âme.

J'ai pleuré au soir des falaises
Dans le sillage des grands oiseaux blancs,
La chevelure d'algue des sirènes,
La recouvrance des océans.

J'ai cherché au ciel de jour
Dans la brume rose des arméries,
Les matins de retrouvailles
Les dunes de la sérénité.

J'ai flâné aux landes de terre
Dans les après-midi de lumière,
Tous ces chemins de pierre,
Ces chemins au soleil des genêts,
Au murmure mauve des bruyères,
Et le mouron rouge des champs
Pour fleurir la mélancolie.

J'ai marché pieds nus
Au silence des calvaires,
Ces grandes nuits d'errance,
Dans le bleu sombre des Finistères.

Oh oui, j'ai marché ces sentiers
De larmes et de poussière
Seule, tellement seule.
Écorché mes mains à la mûre du roncier,
Étanché ma soif à l'eau vive des fontaines.

J'ai marché jusqu'au village des ruisseaux,
Jusqu'au moulin des ombres,
Me blottir à la douce fraîcheur des fougères,
Verte,la réglisse des bois.

Tu n'étais pas là.
Je n'ai trouvé ni réponse, ni repos.
Je voulais juste être aimée.

Je n'ai que l'immensité vide
De demain, et la peur.

© Colette Schaefer ( 14 Mai2020 )
Photo: Pointe du Raz. Phare de la Vieille, et un bel oiseau blanc...