La Ferme du Gyps (21)...
Publié le 7 décembre 2022
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La ferme du Gyps...
La fouine raconte
( - 21 - )
- On était à cueillir et Marie, elle est allée au Verneau, moi j’ai continué la cueillette au Bois du Monsieur, j’étais pas loin et j’la voyais.
Pis j’ai vu le tout noir qui parlait à Marie, pis il a agrippé son poignet et il l’a poussée.
Quand j’ l’ai vu tomber, mon cœur s’est arrêté, et là, le tout noir s’est sauvé, j’ai attendu qu’il soit loin et j’ suis descendue voir Marie j’ai jamais eu aussi peur, j’la croyais morte. Mais elle respirait, c’est rapport aux buissons, tu comprends, ils ont amorti la chute. Elle saignait, c’était sa jambe qu’était amochée. Alors j’ l’ai mise sur mon dos et j’ l’ai ramenée ici.
Devant le regard interrogateur de Paule, la fouine affirma j’ai pas l’air mais ch’uis costaude .
Bon j’ disais , j’ai caché Marie et j’ l’ai soignée comme j’ai pu, et elle ajouta comme pour s’excuser, mais j’en savais pas encore assez, c’est pour ça qu’elle boîte.
Après j’ai été voir la Lucie, et elle m’a aidée. Elle préparait à manger pour nous deux, le temps que Marie soit guérie et elle m’a donné tout ce qu’il fallait pour meubler la cachette, sans elle je sais pas comment j’aurais fait. Elle est brave tu sais !
Voilà tu sais toute l’histoire.
- Hum, hum fit Marie
- Bon d’accord, admit la fouine, après j’allais au village et j’ leur foutais les trouilles, mais bon, ça leur fait les pieds ajouta-t-elle avec une petite moue.
- Oui, dit Paule, les poules, l’eau rouge, et tout ça c’était toi, c’est bien ce que pensait Zélie. C’est pour cela qu'elle m'a fait venir.
Après un court silence la fouine ajouta:- Moi j’voulais empoisonner sa source au tout noir pour qu’il rende l’âme, mais Marie elle a pas voulu, n’empêche …
- J’ai mieux que ça dit Paule pensive, bien mieux que ça.
La fouine la regarda et les deux femmes échangèrent un regard complice, devant la désapprobation de Marie qui se leva et rentra en secouant la tête.
Alors Paule se pencha vers la fouine et lui chuchota à l’oreille. Plus Paule parlait, plus le sourire de la fouine s’élargissait.
La gamine espiègle ressurgissait dans le for intérieur de la jeune femme rousse.
Paule avait été une enfant intrépide et éprise de liberté. Elle savait maintenant pourquoi. Son tempérament aventurier allait lui servir, et avec l’aide de la fouine, rien ne lui semblait impossible.
Restait à convaincre Marie. Paule s’en chargerait.
Le lendemain, la fouine disparut une grande partie de la journée et pour tromper son impatience, Paule s’allongea au bord de la falaise et observa les allées et venues du village. L’immobilité n’étant pas son fort, elle rentra aider sa mère à préparer ses herbes. Elle tua le temps ainsi jusqu’au retour de la fouine.
Marie s’était laissé convaincre par le plan de Paule, elle pensa que les deux
filles jouaient un jeu dangereux et cela ne lui plaisait guère mais les arguments de Paule étaient justes, elles ne pourraient reprendre une vie normale qu’à ce prix.
Elle se rassura en se disant que la fouine serait là pour veiller sur Paule qui n’était pas tant aguerrie à courir les bois la nuit, mais que tout compte fait si elle y croisait un loup, il serait moins dangereux que les hommes.
La fouine rentra, et Paule se réjouit qu’elle ait trouvé ce dont elles avaient besoin.
A la nuit tombée, elles se préparèrent.
[...]
La fouine raconte
( - 21 - )
- On était à cueillir et Marie, elle est allée au Verneau, moi j’ai continué la cueillette au Bois du Monsieur, j’étais pas loin et j’la voyais.
Pis j’ai vu le tout noir qui parlait à Marie, pis il a agrippé son poignet et il l’a poussée.
Quand j’ l’ai vu tomber, mon cœur s’est arrêté, et là, le tout noir s’est sauvé, j’ai attendu qu’il soit loin et j’ suis descendue voir Marie j’ai jamais eu aussi peur, j’la croyais morte. Mais elle respirait, c’est rapport aux buissons, tu comprends, ils ont amorti la chute. Elle saignait, c’était sa jambe qu’était amochée. Alors j’ l’ai mise sur mon dos et j’ l’ai ramenée ici.
Devant le regard interrogateur de Paule, la fouine affirma j’ai pas l’air mais ch’uis costaude .
Bon j’ disais , j’ai caché Marie et j’ l’ai soignée comme j’ai pu, et elle ajouta comme pour s’excuser, mais j’en savais pas encore assez, c’est pour ça qu’elle boîte.
Après j’ai été voir la Lucie, et elle m’a aidée. Elle préparait à manger pour nous deux, le temps que Marie soit guérie et elle m’a donné tout ce qu’il fallait pour meubler la cachette, sans elle je sais pas comment j’aurais fait. Elle est brave tu sais !
Voilà tu sais toute l’histoire.
- Hum, hum fit Marie
- Bon d’accord, admit la fouine, après j’allais au village et j’ leur foutais les trouilles, mais bon, ça leur fait les pieds ajouta-t-elle avec une petite moue.
- Oui, dit Paule, les poules, l’eau rouge, et tout ça c’était toi, c’est bien ce que pensait Zélie. C’est pour cela qu'elle m'a fait venir.
Après un court silence la fouine ajouta:- Moi j’voulais empoisonner sa source au tout noir pour qu’il rende l’âme, mais Marie elle a pas voulu, n’empêche …
- J’ai mieux que ça dit Paule pensive, bien mieux que ça.
La fouine la regarda et les deux femmes échangèrent un regard complice, devant la désapprobation de Marie qui se leva et rentra en secouant la tête.
Alors Paule se pencha vers la fouine et lui chuchota à l’oreille. Plus Paule parlait, plus le sourire de la fouine s’élargissait.
La gamine espiègle ressurgissait dans le for intérieur de la jeune femme rousse.
Paule avait été une enfant intrépide et éprise de liberté. Elle savait maintenant pourquoi. Son tempérament aventurier allait lui servir, et avec l’aide de la fouine, rien ne lui semblait impossible.
Restait à convaincre Marie. Paule s’en chargerait.
Le lendemain, la fouine disparut une grande partie de la journée et pour tromper son impatience, Paule s’allongea au bord de la falaise et observa les allées et venues du village. L’immobilité n’étant pas son fort, elle rentra aider sa mère à préparer ses herbes. Elle tua le temps ainsi jusqu’au retour de la fouine.
Marie s’était laissé convaincre par le plan de Paule, elle pensa que les deux
filles jouaient un jeu dangereux et cela ne lui plaisait guère mais les arguments de Paule étaient justes, elles ne pourraient reprendre une vie normale qu’à ce prix.
Elle se rassura en se disant que la fouine serait là pour veiller sur Paule qui n’était pas tant aguerrie à courir les bois la nuit, mais que tout compte fait si elle y croisait un loup, il serait moins dangereux que les hommes.
La fouine rentra, et Paule se réjouit qu’elle ait trouvé ce dont elles avaient besoin.
A la nuit tombée, elles se préparèrent.
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