Suite de la nouvelle de Pascale Fuster...

La Ferme du Gyps (10-2)...

Suite de la nouvelle de Pascale Fuster...

Ecrit par l'Ordissinaute Les 3 A...

Le médecin constata que la mère et l’enfant se portaient bien et dit qu’il repasserait dans quelques jours.Le lendemain matin, Marie reprit le chemin de la taillanderie et se fit conduire auprès de la jeune accouchée; bien qu’encore faible, la jeune Lucie allait bien .Suzanne lui présenta ensuite l’enfant, un beau gros garçon, trop gros pour une si frêle maman.
Elle fit prendre une liqueur de sa composition à la Lucie, en lui recommandant de garder le lit au moins trois jours, ensuite elle pourrait marcher un peu dans le jardin.
Elle ne cacha pas à Suzanne que la faible constitution de sa bru exigeait le repos complet et lui conseilla de prendre l’enfant près d’elle la nuit afin qu’elle se repose le mieux possible.
Elle retourna à la ferme; Martinien le taillandier la rejoignit devant la maison.
- Comment pouvons-nous vous remercier? lui demanda-t-il.
Montrant d’un signe de tête ce qui restait de sa maison elle lui répondit:
- Vous l’avez déjà fait.
Elle le salua et remonta les marches jusqu’à la porte branlante qui fermait les deux pièces habitables qu’il restait.
Le soir même, le maître taillandier descendit au village, il entra chez le Célestin et annonça qu’il offrait une tournée générale à l’occasion de la naissance de son petit-fils.
Jetant les pièces sur le comptoir, il remit sa casquette en lançant à la cantonade:
- La mère et l’enfant sont sauvés, mais sans Marie, je les porterais en terre.
Puis, il tourna les talons afin que chacun comprenne qu’il ne partagerait pas le verre avec eux.
Après son départ, le silence régnait dans le café.
Un malaise flottait dans l’air, les ouvriers de la taillanderie se levèrent et quittèrent la salle.
Ce n’était pas le moment de déplaire au patron.
Quand il avait mauvaise figure, ça filait droit aux forges.
Marie ne venait pas au village, elle y inspirait toujours la crainte, mais elle préférait parcourir les bois, et elle venait ici le plus souvent possible, prenant bien garde de ne pas être suivie.
- Personne n’a su qu’elle était chez vous ? demanda Paule
- Non, vois-tu, ma fille, ici t’es pas à Nans, t’ es à Géraise, autre commune, autre village, et personne n’a jamais songé à y venir.

[...]

L'image présente est réservée aux ordissinautes inscrits.Inscrivez-vous

Tous les épisodes ici: