La Ferme du Gyps (6)
Publié le 16 septembre 2022
(197 lectures)
La ferme du Gyps...
Les Taillandiers de la Doye
-6-
Une nouvelle journée se présentait baignée de soleil et le contraste entre le ciel bleu et les pâturages était des plus agréables pour les yeux.
Les collines ceignaient le village blotti dans ce fond de vallée offrant un décor qui respirait la sérénité.
C’était un printemps charmant. L’air était frais et le soleil donnait au décor un parfum de vacances.
Paule décida qu’elle irait jusqu’à la taillanderie en voiture.
Elle descendit jusqu’à l’église, prit à gauche et traversa les deux ponts, puis elle remonta le crêt Bourôt. Arrivée à la fontaine de la Cormière, elle prit à gauche et suivit le chemin, elle sortit du village et se demanda si elle ne s’était pas trompée, il n’y avait plus d’habitation mais elle entendait le bruit sourd des martinets de forges.
Plus elle approchait, plus le bruit s’intensifiait, elle continua et soudain aperçut la maison brûlée.
Elle ralentit puis s’arrêta un instant devant la maison.
Sans qu’elle sache pourquoi, elle frissonna, cette maison à moitié éventrée lui inspirait un mélange de tristesse et de crainte.
Elle redémarra.
Arrivée au bout du chemin, elle découvrit une immense bâtisse vitrée. Les flammes des forges dansaient derrière les carreaux, une lourde porte de grange, ouverte, laissait voir les hommes qui allaient et venaient tenant, dans de grandes pinces, le métal rouge cerise. Les martinets tapaient en rythme entraînés par les roues à aubes.
L’autre bâtiment était l’habitation des maîtres taillandiers. Plus bas devant la maison, une femme étendait le linge.
A l’arrivée de la voiture, un homme sortit sur le pas de la porte.
Elle descendit de voiture et le rejoignit, se présenta et lui demanda s’il voulait bien lui parler de Marie ou de Zélie. La femme, curieuse, s’approcha.
Devant la demande de Paule, Firmin parut gêné, il tenta d’élucider la question, mais visiblement Lucie sa femme, lui fit comprendre le contraire.
- Marie a sauvé ton fils dit-elle, tu dois lui dire.
L’homme jeta un coup d’œil par-dessus son épaule en direction de la forge, la plupart de ses gars habitaient au village et cela ne le mettait pas vraiment à l’aise, après une hésitation, il fit un signe de tête à sa femme en direction de l’Archange.
- Fais comme tu veux dit cette dernière et elle les quitta aussitôt pour rejoindre le champ où elle étendait son linge.
L’homme ajouta doucement à l’intention de Paule :
- Retournez- vous en d’où vous venez mademoiselle, il n’est jamais bon de rebouiller le passé.
Puis il retourna à sa forge.
Paule remonta en voiture, décidément que pouvait-il bien s’être passé dans ce village pour que chacun fasse autant de mystères ?
Elle se heurtait à l’hostilité des uns et au mutisme des autres.
Cela n’allait pas la décourager, son métier l’avait habituée à beaucoup de patience, il fallait du temps pour que les villageois se confient à une étrangère.
Elle reprit le chemin en sens inverse.
Arrivée au pont, elle aperçut Lucie la femme du taillandier. Elle s’arrêta.
S’approchant de la portière, Lucie lui dit :
- Pardonnez mon mari, mademoiselle, il ne voulait rien dire devant les gars, rapport au village, vous comprenez. La vieille Zélie, elle habite la grange de Vaux, prenez à gauche en arrivant au prieuré, continuez sur deux kilomètres après le village, vous ne pouvez pas vous tromper, c’est assez isolé, mais elle habite seule là-bas, elle vous dira pour Marie.
Elle tourna les talons et se faufilant dans le taillis, elle remonta le long de l’Archange jusqu’à sa maison.
Depuis ce pont, tout ce que Paule apercevait du village était le clocher de son église, elle pensa que cet endroit magnifique offrait l’étrange sentiment d’être seul au monde. Elle redémarra; de retour au village, elle hésita, puis elle prit à gauche, passant devant une buanderie de bois accolée à une ferme, elle s’engagea résolument dans le chemin qui longeait une jolie résidence à la tour carrée dont la façade était ornée de balcons de bois.
À Suivre...
Vous pouvez écouter l'extrait lu ici:
Les Taillandiers de la Doye
-6-
Une nouvelle journée se présentait baignée de soleil et le contraste entre le ciel bleu et les pâturages était des plus agréables pour les yeux.
Les collines ceignaient le village blotti dans ce fond de vallée offrant un décor qui respirait la sérénité.
C’était un printemps charmant. L’air était frais et le soleil donnait au décor un parfum de vacances.
Paule décida qu’elle irait jusqu’à la taillanderie en voiture.
Elle descendit jusqu’à l’église, prit à gauche et traversa les deux ponts, puis elle remonta le crêt Bourôt. Arrivée à la fontaine de la Cormière, elle prit à gauche et suivit le chemin, elle sortit du village et se demanda si elle ne s’était pas trompée, il n’y avait plus d’habitation mais elle entendait le bruit sourd des martinets de forges.
Plus elle approchait, plus le bruit s’intensifiait, elle continua et soudain aperçut la maison brûlée.
Elle ralentit puis s’arrêta un instant devant la maison.
Sans qu’elle sache pourquoi, elle frissonna, cette maison à moitié éventrée lui inspirait un mélange de tristesse et de crainte.
Elle redémarra.
Arrivée au bout du chemin, elle découvrit une immense bâtisse vitrée. Les flammes des forges dansaient derrière les carreaux, une lourde porte de grange, ouverte, laissait voir les hommes qui allaient et venaient tenant, dans de grandes pinces, le métal rouge cerise. Les martinets tapaient en rythme entraînés par les roues à aubes.
L’autre bâtiment était l’habitation des maîtres taillandiers. Plus bas devant la maison, une femme étendait le linge.
A l’arrivée de la voiture, un homme sortit sur le pas de la porte.
Elle descendit de voiture et le rejoignit, se présenta et lui demanda s’il voulait bien lui parler de Marie ou de Zélie. La femme, curieuse, s’approcha.
Devant la demande de Paule, Firmin parut gêné, il tenta d’élucider la question, mais visiblement Lucie sa femme, lui fit comprendre le contraire.
- Marie a sauvé ton fils dit-elle, tu dois lui dire.
L’homme jeta un coup d’œil par-dessus son épaule en direction de la forge, la plupart de ses gars habitaient au village et cela ne le mettait pas vraiment à l’aise, après une hésitation, il fit un signe de tête à sa femme en direction de l’Archange.
- Fais comme tu veux dit cette dernière et elle les quitta aussitôt pour rejoindre le champ où elle étendait son linge.
L’homme ajouta doucement à l’intention de Paule :
- Retournez- vous en d’où vous venez mademoiselle, il n’est jamais bon de rebouiller le passé.
Puis il retourna à sa forge.
Paule remonta en voiture, décidément que pouvait-il bien s’être passé dans ce village pour que chacun fasse autant de mystères ?
Elle se heurtait à l’hostilité des uns et au mutisme des autres.
Cela n’allait pas la décourager, son métier l’avait habituée à beaucoup de patience, il fallait du temps pour que les villageois se confient à une étrangère.
Elle reprit le chemin en sens inverse.
Arrivée au pont, elle aperçut Lucie la femme du taillandier. Elle s’arrêta.
S’approchant de la portière, Lucie lui dit :
- Pardonnez mon mari, mademoiselle, il ne voulait rien dire devant les gars, rapport au village, vous comprenez. La vieille Zélie, elle habite la grange de Vaux, prenez à gauche en arrivant au prieuré, continuez sur deux kilomètres après le village, vous ne pouvez pas vous tromper, c’est assez isolé, mais elle habite seule là-bas, elle vous dira pour Marie.
Elle tourna les talons et se faufilant dans le taillis, elle remonta le long de l’Archange jusqu’à sa maison.
Depuis ce pont, tout ce que Paule apercevait du village était le clocher de son église, elle pensa que cet endroit magnifique offrait l’étrange sentiment d’être seul au monde. Elle redémarra; de retour au village, elle hésita, puis elle prit à gauche, passant devant une buanderie de bois accolée à une ferme, elle s’engagea résolument dans le chemin qui longeait une jolie résidence à la tour carrée dont la façade était ornée de balcons de bois.
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