En ce temps là...

Ecrit par l'Ordissinaute Monique Ruiz - 1

Il y a 60 ans, le téléphone était rare dans les petits villages et internet n'existait pas.
Dans la maison de mes parents, il n'y avait pas le téléphone. Pour téléphoner on allait à l'unique cabine "Téléphone public" du village.
On donnait le numéro à la réceptionniste et celle-ci établissait la communication.De ce fait on n'appelait qu'en cas d'urgence.
fallait tout prévoir à l'avance, pas de textos  pour décider d'une activité ou d'une sortie à l'improviste.

Les enfants communiquaient beaucoup moins qu'aujourd'hui avec leurs parents, on n'échangeait que sur l'essentiel sans rien de futile.
Pour avoir des nouvelles de famille ou d'amis éloignés, les gens s'écrivaient des lettres à la main.

Dans mon petit village, là où j'ai grandi,chaque maison était occupée ;à présent nombre d'entre elles sont occupées seulement en période estivale.

L'école n'existe plus, et pourtant tous les enfants des villages voisins et des fermes environnantes venaient à l'école.Il y venaient à pied car il y avait peu de circulation.Je revois encore le grillage autour de la cour de récréation qui faisait séparation avec un verger de cerisiers, et, au temps des cerises ,nous nous glissions à plat ventre sous le grillage pour picorer en fraude quelques fruits.

Plus haut il y avait le lavoir où les femmes venaient rincer leur linge qu'elles avaient fait bouillir à la maison.
C'était un lieu de rencontre car toutes se connaissaient et se parlaient.

La porte de notre maison était toujours ouverte, pas de portail électrique ou de vidéo surveillance, pas de panneaux " Propriété privée", rien de tout ça!
Ensemble, garçons et filles, jouaient à l'extérieur, dans la rue où la cour des maisons, et la pêche aux têtards dans la marre était notre plus fréquente occupation.

Toutes les maisons avaient des jardins potagers, et les enfants savaient reconnaître, d'emblée, chaque pousse de légumes (carottes, poireau, oignons, petits-pois....).

Même si les années ont passé, je n'ai pas oublié ce village où j'ai grandi et que j'ai aimé.

J'y reviens chaque année, à la Toussaint, pour me recueillir sur la tombe de mes parents avec toujours un peu de nostalgie en regardant en arrière, le cœur serré des regrets du passé.
                  
                                    
    La maison de mon enfance