Morning du 19 mai, Le dernier bastion

Après les agences de notation S&P en 2011, puis Fitch en 2023, Moody’s vient à son tour de dégrader la note américaine.
Le verdict est sans appel : les États-Unis perdent leur sacro-saint triple A.
Désormais, ils sont notés AA1 par Moody’s.
Traduction : la confiance dans la solidité financière de l’Oncle Sam s’effrite.
Et ce n’est pas une surprise.

Par Dorian Abadie
Responsable Bourse Privée
Meilleurtaux Placement
POURQUOI CETTE CLAQUE ?
Une dette publique qui s’envole à 36 000 milliards de dollars, un déficit budgétaire abyssal, et une classe politique incapable de remettre de l’ordre dans les finances.
Moody’s tape là où ça fait mal : d’ici 2035, les déficits fédéraux pourraient grimper à 9% du PIB, contre 6,4% aujourd’hui.
Et ce, malgré la puissance économique hors norme des États-Unis.
Trop de dettes, pas assez de recettes fiscales.
Et une gestion politique à revoir : soit Washington réforme, soit la glissade continue.

CIRCULEZ, IL N’Y A RIEN À VOIR
La Maison Blanche minimise. Et elle attaque.
Pour Scott Bessent, le nouveau secrétaire au Trésor, ce n’est qu’un “indicateur à retardement”. Ce serait donc la faute de l’équipe Biden.
L’administration Trump attaque également Mark Zandi, économiste chez Moody’s (en réalité pas impliqué dans cette décision). Il lui faut un bouc émissaire.
Bien sûr, Trump hérite d’une situation désastreuse.
Mais pour Moody’s, les baisses d’impôts promises ne feront qu’aggraver la situation.

BIG BEAUTIFUL BILL
Le Congrès, pourtant à majorité républicaine, bloque son grand projet de loi budgétaire.
Le « Big Beautiful Bill », censé prolonger ses baisses d’impôts de 2017.
Coût estimé : près de 5 000 milliards de dollars sur 10 ans. Rien que ça.
Encore plus de déficits et moins de recettes.
Moody’s ne s’y est pas laissé prendre.
Sa sentence est tombée, et elle résonne comme un signal d’alarme.

VERDICT DES MARCHÉS
Le marché obligataire n’a pas aimé.
Sa référence, le taux américain à 10 ans, revient au-dessus des 4,50%, près de son record trimestriel.
On attend désormais la réaction de Wall Street...
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